Et si…
Et si le Souimanga des Seychelles s’accrochait sur 5 lignes presque-infinies
Et ses chants constituaient les premières notes d’une mélodie vieille comme le monde
Et si…
Et si une clé de sol mal ficelée faisait d’un si une réalité
Et si…
Et si le Souimanga des Seychelles s’accrochait sur 5 lignes presque-infinies
Et ses chants constituaient les premières notes d’une mélodie vieille comme le monde
Et si…
Et si une clé de sol mal ficelée faisait d’un si une réalité
Au commencement était la lumière, ou la parole, ou la lumière… Je ne sais plus. Ce qui est sûr, c’est que sans elle (ailes ?) la vie serait infiniment plus triste et compliquée.
Non content de m’avoir ruiné le cycas du jardin, cette scandaleuse beauté a entrouvert ses ailes, laissant apercevoir le temps d’un instant le détail ciselé de ses vitraux alaires.
Merveilleux instants.
Les pieds dans l’eau ou presque,
Le pinpin des Hauts s’extirpe des fourrés,
Pour tendre ses maigres bras aux cieux mauvais.
[L’eau c’est la vie pourtant ;
dans 30 ans il n’y en aura plus.]
Au fin fond d’une ravine d’une forêt du Sud-Est malgache, trouver des orchidées en fleur ne fut pas une mince affaire dans ce sombre coin. Plus trop la saison, trop de pluie, pas assez. J’y comprenais rien. Tout fout le camp de manière générale, y a plus de saisons. Et surtout il n’y avait pas assez de lumière.
Madagascar, c’est cool, ça fait rêver. Il y a des baobabs, des super lémuriens avec une queue annelée noir et blanc, des plages de sable blanc incroyables, des baleines, des caméléons, et tout et tout. Mais y a pas que ça. Y a plein de sangsues et des moustiques de ouf. Et ça on n’en parle pas assez.
Voilà une fleur d‘Angraecum indéterminé. En arrière plan, on peut distinguer un moustique (une femelle en l’occurrence) du genre Eretmapodites. Un moustique d’une beauté fascinante. Malheureusement, la beauté n’exclut pas la chienlit comme dirait l’autre avec son grand nez (et ses grandes oreilles).
[SOOI = Sud Ouest de l’Océan Indien]
Dans l’enchevêtrement inextricable des bambous malgaches, de petits êtres se baladent, de tiges en tiges au gré de leurs pérégrinations alimentaires.
Discrets et toujours par deux, ils constituent, lutins facétieux, les reliques d’un monde qui s’effondre et que nos enfants ne connaîtront certainement pas.
Alors qu’avec une bande d’amis nous errions sur le Piton de la Fournaise, une des failles éruptives était juste sous nos pieds. Ca sentait bon le soufre, ça dégazait. L’ambiance était somptueuse, le soleil émergeait de l’enclos et chassait les derniers grains de « farine », ce crachin péi qui mouille, qui ne s’arrête jamais (à la différence du crachin breton). Ce n’était pas complètement silencieux, on sentait et on entendait la terre respirer (elle pue un peu de la gueule). Les vapeurs terrestres se mêlaient à celles du ciel. On avait du mal à distinguer les cônes éruptifs, le gris aplatissant tout. Après une nuit d’enfer, c’était sûr il allait faire beau.
Au point du jour, si les aubes sont parfois navrantes, ce sont les vers de Cézaire qui me sont venus :
DORSALE BOSSALE
il y a des volcans qui se meurent
il y a des volcans qui demeurent
il y a des volcans qui ne sont là que pour le vent
il y a des volcans fous
il y a des volcans ivres à la dérive
il y a des volcans qui vivent en meutes et patrouillent
il y a des volcans dont la gueule émerge de temps
en temps
véritables chiens de la mer
il y a des volcans qui se voilent la face
toujours dans les nuages
il y a des volcans vautrés comme des rhinocéros fatigués
dont on peut palper la poche galactique
il y a des volcans pieux qui élèvent des monuments
à la gloire des peuples disparus
il y a des volcans vigilants
des volcans qui aboient
montant la garde au seuil du
Kraal des peuples endormis
il y a des volcans fantasques qui apparaissent
et disparaissent
(ce sont jeux lémuriens)
il ne faut pas oublier ceux qui ne sont pas les moindres
les volcans qu’aucune dorsale n’a jamais repérés
et dont de nuit les rancunes se construisent
il y a des volcans dont l’embouchure est à la mesure
exacte de l’antique déchirure.
L’air est moite, l’atmosphère presque lourde ;
Au milieu se trouvait l’illustre endémique ;
L’oeil est net, le corps est flou ;
D’un tout, on n’en voit souvent qu’un bout.
Même si c’est vert.
Aller en forêt, marcher, lever la tête, et finalement comme à la récré, regarder sous les jupes des filles.
Toujours la même curiosité : alors y a quoi ?
On le sait, mais ça ne change rien.
Rêve d’amour qui nous fait basculer dans les enchevêtrements chlorophylliens.
Malgré tout, la lumière est là et nous transporte vers la clarté canopéenne.
…
En 2017, on lève la tête !
(Rime facile)
…
Bonne année !
Il existe différentes définitions de la photographie. On s’accordera globalement sur le fait qu’il s’agisse d’un procédé permettant d’enregistrer à l’aide de la lumière et à un instant donné l’image d’un objet. La lumière et le temps sont deux notions indispensables. Donc, derrière chaque image, il y a forcément « quelquechose », il y a une petite histoire.
Ce jour-là, c’était jour de pluie en cherchant de jolies plantes à mettre en boîte. Cette belle orchidée, nous ne l’avons aperçue que sur le chemin du retour. Il a fallu essayer, mitrailler, laisser passer l’averse et profiter d’une courte trouée lumineuse.
Au vu de cette image, on comprend mieux la luxuriance de cette Vallée Merveilleuse !