





On a parfois tendance à émettre des jugements hâtifs sur les chenilles.
Les chenilles ne sont pas (que) des vers informes ou dégoûtants. Sous leurs apparences souvent lourdaudes se cachent de vraies fashionistas.
Petite revue de haute-couture avec la chenille du sphynx tête de mort (Acherontia atropos) :
« Le vert rappelle de manière presqu’évidente la nature. On le sait moins, mais c’est également la couleur de la réussite et de la sérénité. Drapée de la sorte dans cette toilette sinople du plus belle effet, vous serez l’altière émeraude amenée un jour à prendre votre envol. » Caterpillar Mag.
« Depuis plusieurs années, le camouflage revient en force dans les collections automne. C’est désormais un classique. Cette tunique étoilée mettra parfaitement en valeur vos stigmates en les ourlant de rose incarnadin et donnera des airs d’infini à votre port boudiné. » Elle.
« Pour les rêveuses discrètes et charmantes, cette tenue jaune permettra de vous fondre avec élégance dans un décor floral romantique. Les panachures allant du bleu klein au jaune fleur de soufre sauront gommer vos bourrelets appétissant. Malgré cela, pour certains, vous serez à croquer, c’est sûr ! » Nat’Images.
…
Les chenilles de sphynx tête de mort existent sous 3 morphes… Les raisons de cette diversité d’expression phénotypique ne font pas trop consensus. Mais il doit bien y avoir une logique adaptative dans ce mécanisme. Compte tenu de la taille des bestioles (au moins 10 cm) et du fait qu’elles ne se dispersent pas trop, il y en aura au moins une qui arrivera grâce à cela à se dissimuler aux yeux des prédateurs et ainsi peut-être à se transformer en papillon adulte.
Tous ces individus ont été observés simultanément sur le même petit arbuste qu’ils n’ont pas quitté pendant 3 à 4 semaines.
3 couleurs pour 5 chenilles.
Les phasmes sont réputés pour leurs aptitudes étonnantes à se fondre dans le décor végétal.
Malgré leur camouflage naturel, la rare observation du grand phasme vert de la Réunion, résulte du croisement de deux trajectoires : celle de l’observateur et celle de l’insecte.
Ce chipèque-bâton (c’est son nom créole) se complaisait en bordure de chemin, en forêt… Il a dû être saisi par la fraîcheur polaire des Hauts.
C’était il y a une dizaine de jours…
p.s. oui, oui, il est bien endémique !
C’est l’hiver dans les Hauts… Et il fait bien frais…
C’est à la saison froide que nos forêts endémiques se parent de leurs plus beaux atours. Beaucoup d’arbres sont en fleurs. Comme ce petit mahot.
Ce mahot est endémique. Comme bon nombre d’espèces végétales de ces cortèges d’altitude.
Sur cette image il n’y a que des plantes endémiques de l’île : branle blanc (Stoebe passerinoides), branle vert (Erica reunionensis), bois maigre (Nuxia verticillata), bois de Laurent Martin (Forgesia racemosa), fanjan mâle (Cyathea borbonica)…
J’aimerais bien savoir qui est ce fameux Laurent Martin dont le nom est porté par un certain nombre de plantes ici.
Et le titre de cet article aurait aussi pu être « Mahot (Rit) »
…
Je sors…
Branle vert. Ou brande vert.
Cette sorte de bruyère est endémique de l’île. Elle est fréquente dans les Hauts de l’île. Le dernier étage de la végétation d’altitude à la Réunion lui fait honneur (à lui certes, mais également à son cousin le branle blanc) : c’est la végétation éricoïde. Ericoïde, car riche en Ericacées…
Les fleurs sont très discrètes et je ne dois cette photo qu’a un pied particulièrement conciliant et intriguant qui m’a un peu obligé à lever la tête. ça m’a un peu fait penser à des clochettes de noël ou quelque décoration de ce type. Ben oui. Ici c’est l’hiver, il fait bien frais. Un vrai temps de noël métropolitain !
Lui, il est né quelques jours avant mon fils. C’est un peu son grand frère. Un grand frère de 5 cm.
Il n’a pas hésité à prendre plus tôt son indépendance. Il a traîné quelques semaines dans l’avocat marron du jardin et depuis 15 jours je n’arrive plus à le localiser.
C’est la vie.
Le Petit Bois de Rempart (Agauria buxifolia) est un arbrisseau pionnier de la famille des Ericacées (bruyères & co.). Ses fleurs ressemblent d’ailleurs bien à des fleurs géantes de bruyères (géantes).
Ce bois de rempart reste toujours petit (à la différence de son cousin germain le Bois de Rempart Agarista salicifolia) et se trouve quasi exclusivement dans les zones d’altitude. L’arbuste n’est pas endémique mais indigène.
La plante est extrêmement toxique est vaut le dicton « une feuille, un boeuf ». C’est vous dire la puissance du truc. Il faut faire bien attention quand on prépare sa tisane péi…
Le Bois Maigre est un grand classique des forêts indigènes de la Réunion.
Il est endémique de la Réunion et de Maurice. C’est une espèce pionnière qui est retrouvée dans tous les cortèges forestiers de l’île (forêt semi-sèche, bois de couleurs des Bas et bois de couleurs des Hauts).
La texture de son écorce est typique et donc assez pratique pour le reconnaître en forêt. Ses branches feraient penser à un squelette…
J’oubliais son nom latin. C’est Nuxia verticillata. Son nom français standard, Nuxie verticillée. Forcément.
Les libellules et demoiselles présentent à l’extrémité de leurs ailes une cellule opaque qui est souvent colorée. C’est le ptérostigma.
Cette cellule peut prendre diverses couleurs, du blanc au noir et peut même être bicolore chez certaines espèces. La fonction de cette particularité anatomique n’est pas bien connue. Peut-être un renforcement qui permet de rigidifier l’aile…
Sinon, c’est un outil très pratique pour l’entomologiste pour la détermination des espèces.
Cette libellule, Pantala flavescens, a une aire de répartition extrêmement large. On la retrouve sur tous les continents, à l’exception de l’Antarctique bien sûr.