Sur son piédestal, elle veille.
Dans la ravine, elle guette.
Le noir et blanc lui va comme un gant.
La libellule a la classe. En général.
Sur son piédestal, elle veille.
Dans la ravine, elle guette.
Le noir et blanc lui va comme un gant.
La libellule a la classe. En général.
Le bois de négresse est un arbuste assez esthétique et de surcroît endémique.
On le retrouve un peu partout sur l’île plutôt dans les Hauts et dans les milieux conservés.
C’est une euphorbiacée.
C’est également un plante médicinale.
Son nom vient de ses propriétés abortives. Les anciennes femmes esclaves l’utilisaient dans le temps lontan. Il est aussi connu sous le nom de bois de cafrine ou encore faux bois de demoiselle.
En remontant la ravine, ce bois de rempart m’a coupé la route.
Bejisa avait du le mettre à terre.
Ce qui ne l’empêchait pas d’exhiber ses fleurs à l’incarnat caractéristique.
Et ses feuilles à la manière d’un saule.
Il y a quelques jours (semaines ?), un article de 24matin.ch (« Tous les textes présents dans nos pages sont réels, c’est à dire rédigés avec de vrais mots« ) a circulé sur les réseaux sociaux (le développement de l’agent pollinisateur Popo 265 de Monsanto) et a été repris par un nombre assez incroyable d’associations, de professionnels de la nature en criant au loup sur les pesticides… Pauvres abeilles, c’est vrai qu’elles n’ont rien demandé et c’est quand même moche d’aller se faire empoisonner en vivant sa petite vie d’insecte butineur…Cet article était clairement ironique et tout le monde est tombé dans le panneau. L’article est ici.
Il y a quelques jours également, cette fois sur un blog de lemonde.fr, un auteur s’insurgeait sur la « pudeur sémantique de cigarettier » d’un rapport européen évaluant pour la première fois à l’échelle européenne les mortalités des colonies (et les impacts sanitaires d’agents pathogènes). L’article est ici et m’a quelque peu irrité. Idem chez Marianne. Là.
Oui ! Les insecticides tuent les abeilles. Oui, les pesticides de manière générale potentialisent de manière magnifique les effets morbides des agents pathogènes. Mais non, les abeilles ne meurent pas qu’à cause des pesticides. Et c’est trop simpliste (voire populiste) de réduire les difficultés actuelles de tous les pollinisateurs au seul fait des pesticides.
Dans la réalité, plusieurs facteurs peuvent avoir des influences sur les difficulté des abeilles domestiques [Remarque : la mortalité d’une colonie est le niveau de difficulté le plus élevé rencontré par une abeille, une sorte de game-over] : disparition des ressources florales, influence climatique, pollution environnementale « globale », pollution environnementale spécifique, campagnes de démoustications, mauvaises pratiques des apiculteurs, agents pathogènes…
La réalité est donc très difficile à décrire, puisqu’en fonction du contexte, certains facteurs de risque prennent le pas sur d’autres.
L’impact de certains parasites comme le varroa n’est pas à prendre à la légère. Particulièrement dans les endroits où il est absent… Comme sur l’île de la Réunion !
Et dans ces cas précis, de ce parasite particulier, les estimations de son introduction seraient catastrophiques. Parler de pesticides alors, serait particulièrement malvenu. Un peu comme d’évoquer la pollution aux particules fines et son présupposé rôle majeur dans les mortalités (humaines) constatées en Afrique de l’Ouest pendant l’épidémie d’Ebola…
Il paraît que l’histoire est un éternel recommencement…
Aux jours longs succèdent les jours courts ; à la chaleur, la fraîcheur.
Avril finit d’étirer son fil.
Dans les Hauts, ce sera le temps des petits Mahots.
Certaines fleurs fanent, leur belle saison est terminée.
Il faut savoir laisser la place…
Dans quelques semaines, les forêts d’altitude se pareront de leurs plus beaux atours.
L’hiver n’est pas une saison triste.
Dentelle, certes.
Dans la mesure où une certaine fragilité pourrait sembler inhérente à la finesse de la structure.
Mais non.
Les ailes des odonates sont plutôt robustes et peuvent leur permettre de franchir de longues distances. Et parmi les odonates, les anisoptères encore plus que les zygoptères.
Malgré ces aptitudes certaines au vol, il existe quand même des espèces endémiques.
Parmi celles-ci, Gynacantha bispina est une jolie et discrète aeschne forestière. Elle est endémique des Mascareignes, c’est à dire qu’on ne la trouve que sur l’île de la Réunion, l’île Maurice et Rodrigues.
C’est une découverte récente pour l’île puisque les premières observations décrites remontent aux années 2000.
Là-bas, dans les Hauts du Nord-Est de l’île, même s’il pleut beaucoup, il existe des petits coins de paradis. De jolies ravines, de belles forêts. Tout ça.
Là-bas, c’est le territoire du lézard vert des hauts, le Phelsuma borbonica.
Les Phelsuma sont d’aimables geckos diurnes et pour la plupart joliment colorés. Ils sont originaires de Madagascar et n’ont pas hésité à diffuser dans toutes les îles de l’Océan Indien. Des voyageurs qui se sont installés et qui ont plus ou moins perduré, malgré d’évidentes contraintes écologiques.
Au final, les Phelsuma sont un peu comme les bretons. Je m’explique.
Je crois que c’est Erik Orsenna qui disait que dans n’importe quel endroit du monde, on trouverait toujours une bouteille de Coca-Cola et un breton.
Dans le Sud-Ouest de l’Océan Indien (SWIO pour les intimes), cet aphorisme est presque vrai. A cela près qu’on peut rajouter les Phelsuma.
[Et pas mal d’autres espèces (oiseaux, reptiles…) quand même. J’en reparlerai…]
Ici mars n’annonce rien.
Pas de printemps. Mais pas d’automne non plus.
Les tropiques n’aiment pas les inter-saisons, celles-ci sont trop fugaces. A choisir, c’est soit la saison froide, soit la saison chaude.
A cette période, certains arbres en profitent pour fleurir. C’est le cas du mahot tantan (Dombeya acutangula) qui fait partie de ces arbres tardifs qui préfèrent les jours raccourcissant pour dévoiler leurs charmes.
Une blancheur immaculée, de la tête au pied, des pétales au stigmate.
Un velouté de douceur.
Au plaisir d’y choir. De s’y perdre.
Après le Cap Méchant, quand on part vers Saint-Philippe, il suffit de tourner à gauche après le snack. Et de suivre la route.
On traverse quelques vanilleraies, une forêt humide avec des benjoins, des grands nattes, des takamakas, des… Les troncs sont tous agrémentés d’une jolie diversité d’orchidées épiphytes. On croise bien à nouveau quelques gîtes et des vanilleraies. Et encore de la forêt indigène.
La route continue de s’étirer vers le volcan. Et finalement débouche sur le gîte de Basse Vallée, en plein coeur de la vallée heureuse.
Un petit coin de paradis.
Enfin presque.
Le gardien du gîte qui ne semble pas se satisfaire du seul chant des oiseaux est armé d’une sono redoutable. Les décibels hurlaient de la musique de boom.
La rando a commencé avec une chanson du groupe Ottawan : « d.i.s.c.o ». Version française bien sûr. Tellement entêtante, que je crois que je l’ai toujours en tête.
Après avoir traversé la ravine et être parti à l’assaut du rempart de la vallée, les boum-boums délicats de la musique nous ont rattrapés.
Aux alentours de midi, ce sylvain de dumet surveillait son territoire. La lumière se reflétait dans les feuilles luisantes des goyaviers.
A travers l’objectif, finalement, c’était évident. Le scintillement de la boule à facette, les costumes à paillettes, tout ça. L’après-midi disco, c’était ici.