Calanthe sylvatica est une orchidée assez commune de la Réunion. C’est une orchidée terrestre d’assez bonne taille (une quarantaine de centimètres) avec une hampe florale bien développée qui se complait dans les sous-bois peu lumineux.

La couleur des fleurs semble varier du blanc au pourpre.

Cette plante a récemment eu un impact non négligeable sur la circulation réunionnaise… Comment ?

La route des Plaines, entre la Plaine des Cafres et la Plaine des Palmistes (également entre Saint-Benoît et Saint-Pierre), est une route très utilisée à la Réunion. Plusieurs milliers de véhicules l’empruntent par jour. Comme un peu partout à la Réunion, les sols relativement instables ont quelque peu dégradé la chaussée et quelques fissures sont apparues, ce qui menaçait sur une voie la sécurité des utilisateurs.

Les pouvoirs publics ont alors neutralisé la partie de la chaussée délabrée, et ce… pendant quelques mois !!!

En cause, la fameuse orchidée ! Elle avait élu domicile en contrebas de la route. Les travaux n’ont pas pu être réalisés de la manière souhaitée, puisque la belle est protégée par un arrêté ministériel interdisant sa destruction ou sa mutilation (entre autres) ! Différentes solutions techniques ont été envisagées pour réparer la route. Le déplacement de l’orchidée était administrativement périlleux, puisqu’il fallait demander une autorisation au Ministère de l’Ecologie, à la Direction de l’Environnement (DEAL, ex-DIREN) et à la préfecture !

Les choses sont désormais rentrées dans l’ordre… La route et l’orchidée vont bien. Merci pour elles 🙂

La belle en question…

La Réserve Naturelle est située dans la partie centrale de l’Est de l’île après le village de Grande Montagne en partant dans la direction de Pointe Coton.

La réserve est petite (une dizaine d’hectares) et située en « altitude » (≈200-250m). Elle est gérée par la Mauritian Wildlife Foundation. Le projet de cette réserve est intéressant. Il s’agit de recréer l’environnement originel de l’île, en replantant des essences endémiques et en contrôlant les pestes végétales.

Parmi les plantes endémiques remarquables, on peut croiser :

  • une espèce de vaccoa endémique : Pandanus heterocarpus
  • le latanier jaune : Latanus vershaffeltii
  • le café marron : Ramosmania rodriguesii (on l’a bien cherché, on ne l’a pas vu !!!… pourtant il y avait bien un panneau…)
  • le bois bécasse : Pittosporum balfourii
  • le bois mangue : Schyphochlamys revoluta
  • le bois puant : Foetidia rodriguesiana
  • etc.

Vaccoa avec son pinpin

C’est l’endroit idéal pour rencontrer deux petits oiseaux endémiques. Ils sont très discrets mais relativement faciles à observer.

  • le cardinal jaune de Rodrigues : Foudia flavicans. On l’observe sous la cime des grands arbres. Pas toujours évident à remarquer. En novembre, c’est le début de la saison sexuelle et on peut voir le mâle parader. En 2008, l’espèce a été classée « Vulnerable » VU par l’IUCN
  • la fauvette de Rodrigues : Acrocephalus rodericanus. Ce n’est pas une fauvette à proprement parler mais une rousserolle. Elle est peu sauvage et assez facile à observer. Elle n’hésite pas à s’approcher près de l’homme. Elle est classé « Endangered » EN par l’IUCN…

Foudi Jaune de Rodrigues

L’entrée du site est gratuite. Un excellent dépliant est disponible éclairant sur les espèces présentes. Par contre, il y a une grille à l’entrée et donc des horaires d’ouverture ! Horaires approximatifs : 08h00-16h00.

Pour s’y rendre c’est très simple. Prendre un bus depuis Port-Mathurin direction Pointe-Coton. Il y a un arrêt. C’est dans un virage sur la droite.

L’île Rodrigues est vraiment minuscule (environ 18 km dans sa plus grande longueur, 8 km dans sa largeur…).

Malgré sa petite taille, elle offre une biodiversité assez étonnante : des espèces endémiques, des oiseaux de mer et des limicoles migrateurs. Je ne reviendrai pas sur le fait que des limicoles migrateurs puissent estiver/hiverner sur ce minuscule caillou, encore plus isolé que la Réunion ! Rodrigues est située à environ 600 km des côtes de l’île Maurice… Et 109 km² en regard des milliers de kilomètres de l’océan indien… Bref, ça m’intrigue !

Je recommande 3 sites sur lesquels on ne peut pas ne pas voir d’oiseaux : la baie Diamant, la Réserve Naturelle à Grande Montagne et l’île aux Cocos.

  • La baie Diamant

Située à l’ouest de Port-Mathurin (la capitale de l’île), c’est la deuxième baie en partant dans la direction de « Baie du Nord ». Joignable en une demi-heure à pied, 10 minutes en scooter depuis Port-Mathurin.

Il y a une petite mangrove à Rhizophora mucronata.

Palétuvier

A marée basse, on peut observer :

  • barge rousse Limosa lapponica
  • bécasseau cocorli Calidris ferruginea
  • bécasseau sanderling Calidris alba
  • chevalier aboyeur Tringa nebularia
  • chevalier guignette Actitis hypoleucos
  • courlis corlieu Numenius phaeopus (un maximum de 41 individus dénombrés)
  • gravelot de Leschenault Charadrius leschenaultii
  • héron strié Butorides striata
  • pluvier argenté Pluvialis squatarola
  • tournepierre à collier Arenaria interpres

On devrait également pouvoir observer d’autres visiteurs comme le drome ardéole (Droma ardeola) ou encore le courlis cendré (Numenius arquata). Pour ma part, je n’ai pas pu observer ces deux dernières espèces.

Sinon, en fonction des horaires des marées, toutes les espèces précitées sont facilement observables. Malheureusement, elles sont également plus difficiles à prendre en photos ! Cela est dû en grande partie aux étendues vaseuses de la mangrove : pas facile d’affûter dans de telles conditions !

Gravelot de Leschenault

prochain post : la Réserve Naturelle de Grande Montagne

La Comète de Madagascar (Argema mittrei) est un gros et grand papillon nocturne endémique de Madagascar. Il est inféodé aux grandes forêts malgaches.

Comète de Madagascar, mâle

Elle (la comète) fait partie de la grande famille des Saturniidae. Cette famille est connue pour regrouper des papillons magnifiques comme les Atlas et également les Grand et Petit Paons de Nuit.

L’imago (le papillon) a une vie brève entièrement dédiée à la reproduction. L’adulte est dépourvu d’organes buccaux fonctionnels et est donc incapable de se nourrir. La durée de sa vie dépendra de la quantité d’énergie absorbée par la chenille

Ocelles Postérieurs

Ce papillon est un mâle reconnaissable à ses grandes antennes plumeuses. 🙂

Avant de revenir sur Madagascar…

A la suite de ce trop court voyage sur la Grande Ile, j’ai pu partir 2 semaines sur les deux autres îles des Mascareignes. Ce fut la découverte de Maurice la touristique et Rodrigues la paradisiaque…

Au menu, il y eût des pigeons roses endémiques, quelques roussettes rodriguaises, des Vacoas hétérocarpes agrémentés entre autres de geckos aux couleurs improbables.

En attendant la suite, voilà une Gygis blanche (Gygis alba) prise à l’île aux Cocos, dans le lagon de l’île Rodrigues…

Gygis blanche

Retour d’escapades dans l’Océan Indien…

Il y a environ un mois, j’ai eu la bonne opportunité de pouvoir passer quelques jours à Madagascar. Pour des raisons professionnelles. J’en ai profité pour aller dans le Parc National d’Andasibe Mantadia passer 3 jours.

Ce parc est situé à une centaine de kilomètres de Tana la capitale, sur la route de Tamatave. Pour s’y rendre ce n’est vraiment pas compliqué. On prend un minibus depuis la gare routière de Tana direction Moramanga puis un taxi-brousse pour le Parc. Il faut quand même prévoir du temps. La route serpente pas mal, les véhicules ne sont pas spécialement rapides. Il m’a fallu 6heures entre Tana et le Parc à l’aller, 3 heures au retour. Difficile donc de trop planifier…

Le parc est une forêt primaire avec une belle biodiversité. Il est réputé entre autres pour ses Indri Indri. C’est la plus grande espèce de lémurien et qui pousse des cris absolument hallucinants. Puissants, ils résonnent dès l’aube dans toute la forêt. Quand on a la chance d’être à proximité des animaux et qu’on les entend hurler, les vibrations sonores nous traversent de part en part. Impressionnant.

Indri Indri

La diversité biologique d’espèces est importante. Énormément d’insectes, d’oiseaux… Des forêts qui bruissent de partout… Un rêve !

Le beau temps commence à s’installer durablement sur l’île. La chaleur s’intensifie chaque jour un peu plus.

Depuis le début de la semaine, nous avons droit à des couchers de soleil très purs sans aucun nuages se terminant presque à chaque fois par un rayon vert (sauf aujourd’hui !).

Voilà une image réalisée en fin d’après-midi près de la Pointe du Diable à Saint-Pierre. En ce moment la mer est calme et propice à la réalisation de pauses longues.

Coucher de Soleil à Saint-Pierre

Le Caméléon Panthère est assez fréquent sur l’île. Le mâle peut prendre des couleurs impressionnantes, mais il n’est pas toujours aisé de le distinguer dans la végétation.

Il se déplace super lentement et le fonctionnement autonome des yeux est très étonnant.

Caméléon panthère (Furcifer pardalis)

Bulbophyllum nutans est une petite orchidée épiphyte commune sur l’île. C’est ce qu’on appelle une orchidée carambole, nom donné  en raison de la ressemblance du pseudo-bulbe avec le fruit du même nom.

Plante dans son ensemble

Les orchidées caramboles ont des vertus médicinales et peuvent être utilisées contre les aigreurs d’estomac ou encore contre l’eczéma. C’est un excellent remède également contre diverses affections des nourrissons appelées localement « tambave » (symptômes allant des coliques aux affections cutanées).

Fleur de Bulbophyllum nutans

La plante est assez petite et les fleurs font moins d’un centimètre.