Il y a quelques jours (semaines ?), un article de 24matin.ch (« Tous les textes présents dans nos pages sont réels, c’est à dire rédigés avec de vrais mots« ) a circulé sur les réseaux sociaux (le développement de l’agent pollinisateur Popo 265 de Monsanto) et a été repris par un nombre assez incroyable d’associations, de professionnels de la nature en criant au loup sur les pesticides… Pauvres abeilles, c’est vrai qu’elles n’ont rien demandé et c’est quand même moche d’aller se faire empoisonner en vivant sa petite vie d’insecte butineur…Cet article était clairement ironique et tout le monde est tombé dans le panneau. L’article est ici.

Il y a quelques jours également, cette fois sur un blog de lemonde.fr, un auteur s’insurgeait sur la « pudeur sémantique de cigarettier » d’un rapport européen évaluant pour la première fois à l’échelle européenne les mortalités des colonies (et les impacts sanitaires d’agents pathogènes). L’article est ici et m’a quelque peu irrité. Idem chez Marianne. .

Oui ! Les insecticides tuent les abeilles. Oui, les pesticides de manière générale potentialisent de manière magnifique les effets morbides des agents pathogènes. Mais non, les abeilles ne meurent pas qu’à cause des pesticides. Et c’est trop simpliste (voire populiste)  de réduire les difficultés actuelles de tous les pollinisateurs au seul fait des pesticides.

Voilà, une abeille morte

Incroyable, mais cette abeille (et toute sa colonie d’ailleurs…) n’est pas morte à cause des pesticides…

Dans la réalité, plusieurs facteurs peuvent avoir des influences sur les difficulté des abeilles domestiques [Remarque : la mortalité d’une colonie est le niveau de difficulté le plus élevé rencontré par une abeille, une sorte de game-over] : disparition des ressources florales, influence climatique, pollution environnementale « globale », pollution environnementale spécifique, campagnes de démoustications, mauvaises pratiques des apiculteurs, agents pathogènes…

La réalité est donc très difficile à décrire, puisqu’en fonction du contexte, certains facteurs de risque prennent le pas sur d’autres.

L’impact de certains parasites comme le varroa n’est pas à prendre à la légère. Particulièrement dans les endroits où il est absent… Comme sur l’île de la Réunion !

Et dans ces cas précis, de ce parasite particulier, les estimations de son introduction seraient catastrophiques. Parler de pesticides alors, serait particulièrement malvenu. Un peu comme d’évoquer la pollution aux particules fines et son présupposé rôle majeur dans les mortalités (humaines) constatées en Afrique de l’Ouest pendant l’épidémie d’Ebola…

Share →

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *